Parc quasi national, Meiji no Mori Minō

Si Osaka ne m’a pas vraiment plu, c’est principalement à cause du modernisme sans âme, de la très faible présence de la nature, et du manque en apparence de traditionalisme. J’ai essayé un premier parc : une grande ligne de béton encadrée par un peu de végétation sur plusieurs kilomètres. J’ai essayé un deuxième parc, des allées bétonnées en long en large et en travers, pour relier le zoo, le musée et la – petite – surface boisée du parc. Je suis allé à Nara, et ça a été mon premier coup de cœur des vacances, après plusieurs jours de blues. Pour mon dernier jour à Osaka, je décide de donner une dernière chance à ses parcs. Bon, là le parc est aussi éloigné de mon appartement que Nara, mais soit ; il ne s’agit juste pas d’un jardin public en somme. Je me dirige donc vers le parc de Minō, en prenant le train. A peine arrivé à la gare que je sens déjà mon cœur s’emballer. Des petites maisons, des routes en virages, de la végétation, peu de monde. Adieu la mégalopole, bonjour la banlieue rurale. Je marche quelques minutes, et là, plus aucun doute ; j’ai mon deuxième coup de cœur du voyage. Une petite route sillonne une succession de petites boutiques et échoppes fort mignonnes, avant d’arriver au parc et ses nombreux temples. En chemin, je croise également une construction type science-fiction en parfaite symbiose avec la nature. J’apprécie.

On croirait voir une rampe de lancement pour un vaisseau spatial, mais dont la nature aurait repris le dessus. C’est pourtant un ascenseur fonctionnel

Passé cette étonnante bizarrerie, j’arrive au point de départ d’une randonnée à travers une petite montagne, qui mène à un complexe de sanctuaires Shinto à mi chemin, puis à une gigantesque cascade en bout de course. Je n’ai malheureusement pas pu rejoindre la cascade, le chemin emprunté m’ayant déposé sur une route pour voiture, je me voyais mal finir les 2km sur la chaussée… aucun intérêt. En attendant, la moitié de randonnée effectuée dans la montagne était… intéressante. Rien à voir avec nos chemins montagneux, le seul chemin disponible était un long, très long, escalier. Le genre qu’on retrouve pour rallier les temples ou monastères perchés sur une quelconque falaise.

La forêt environnante, toujours luxuriante malgré l’hiver

Cet escalier m’a cassé les jambes – et le souffle – tellement les marches étaient irrégulières, mais j’ai pu profiter du calme, des sons de la nature, de la tranquillité, de la végétation. Bref, une petite parenthèse bienvenue pour m’isoler. Arrivé en haut, juste avant de rejoindre la route, un petit spot pour admirer la vue et le paysage. Une jolie récompense pour qui s’aventure jusque là ; les gens semblaient en effet ignorer la montée par ce chemin. Allez savoir pourquoi. Des panneaux indiquaient la présence de singes, à ne pas nourrir ni approcher, mais je n’ai pas eu l’occasion de ne serait-ce que les entendre. Dommage.

Vue imprenable sur les hauteurs de la ville

Une fois redescendu, je me dirige vers le second chemin, celui menant aux différents sanctuaires. Beaucoup moins sportif comme montée, l’arrivée est assez aisée et rapide. Je découvre alors une myriade de sanctuaires, éparpillés au milieu de la nature. On ressent à cet endroit précis énormément de spiritualité, d’accroche avec l’environnement. Se trouve devant moi le Japon qui me fait rêver. L’histoire perdue au milieu de nul part. Cela n’est pas si étonnant que cela quand on sait que le shintoïsme est une religion très proche de la nature, et des divinités qui représentent les différentes forces de celle ci.

L’entrée du complexe, toujours marqué par le désormais fameux torii

Une fois le torii passé, j’emprunte – encore – des escaliers pour monter quelques marches seulement cette fois. Ce n’est qu’une partie de l’ensemble des bâtiments ici présents, mais l’autre moitié était en rénovation. Je m’attarde donc sur ceux disponibles, en parfaite symbiose avec les arbres et la végétation. Une magnifique allée de pierres pave le chemin et nous emmène directement à la partie la plus importante, celle où l’on vient prier. J’ai ainsi pu passer une après-midi loin de toute agitation, presque hors du temps tellement il y avait peu de monde. C’était à la fois reposant et très agréable. Demain je m’en vais pour un autre paradis de nature, dans un ryokan perdu au milieu d’une forêt à quelques kilomètres de Kyoto. A voir si mon amour renaissant pour ce pays va se raviver de plus belle ; ce qui, sans grand risque, devrait effectivement arriver.

La suite dans le prochain article, Mata-ne !

Fontaine présente dans chaque sanctuaire, souvent en plusieurs exemplaires, pour se laver et purifier les mains