Ce matin, après un bon petit déjeuner, je décide de prendre un vélo afin de visiter la nature environnante autours du temple d’hier. Je découvre donc un petit autel de prière à l’écart de tout le reste. Un seul chemin pour s’y rendre, qui commence pr un torii, plutôt étroit et presque caché. Posé au milieu du sentier, un pont permet de rejoindre l’autre rive, et laisse place à un tout petit plateau, protégé par la montagne et la forêt qui forment une sorte de rempart naturel. Plutôt vétuste, il semble presque abandonné. A peine de quoi faire l’ensemble des rituels d’avant prière, la seule spécificité de cet autel semble être le fait qu’il soit posé sur un promontoire en pierre dont les marches de l’escalier qui y mène ne font pas plus de 8cm de profondeur. Et encore. Bref, une vision assez pittoresque qui détonne un peu ; mais qui n’en reste pas moins interessante.

Retour sur mes pas, je prend cette fois la direction de la cascade, perdue au fin fond du chemin, à 2km de là, au beau milieu de la forêt. Il a plu toute la nuit et le sol est trempé, boueux et rempli de mousse et feuilles mortes en tout genre. Malgré cela on pourrait parler de balade bucolique. On entend le chant des oiseaux au loin, et les paysages rappellent très fortement ce que l’on retrouve dans l’univers incroyable de Miyazaki, presque féerique, comme si chaque élément était habité par son kami (les dieux et esprits japonais). Le chemin qui mène à la cascade n’est pas des plus abrupte et se fait en toute tranquillité. La cascade d’ailleurs porte un nom, Otonashi no Taki, littéralement la casque sans bruit. Ce nom viendrait du fait qu’à une certaine époque les moins bouddhistes qui étaient sur place couvraient le bruit de la cascade par leurs chants. Pourquoi pas.


Un petit chemin permet également de monter au dessus de la cascade, et nécessite de se tenir à des cordes et des chaînes – accrochées sur place – pour ne pas tomber. Et quelle joie de virevolter au dessus de 15m de vide sur un bout de terre large de trois pieds, parsemé de rochers pointus et tranchants, boue, mousse humide et feuilles mortes ; sans parler du fait que les chaînes étaient encore entièrement trempée à cause de la pluie de cette nuit. Au final il n’y avait pas grand chose de plus à voir au dessus, mais la montée était amusante. A ne pas faire sans chaussures adaptées et encore moins pendant/après qu’il ait plu.
Après une bonne heure passée à me balader, je décide de retourner dans la zone des temples pour en visiter un nouveau, plus petit. J’en choisi un qui inclu une tasse de thé et un gâteau japonais en plus de l’entrée, et découvre un très joli petit temple, dont l’intérêt réside plus dans son jardin que dans le bâtiment lui même. Assez petit, on m’invite à m’installer dans la pièce principale pour déguster mon thé et mon gâteau tout en observant la partie sud du jardin. Cette partie comporte un étang, rempli de carpes de toute taille, de plusieurs petits îlots et d’une colline miniature artificielle sur laquelle a été construit une pagode de 5 étages ; à taille du jardin évidemment. Coup du sort ou coïncidence, la pluie s’est brusquement mise à tomber, au moment même où je me suis installé.

Après avoir terminé ma dégustation et être resté un petit moment à observer le jardin, j’hésite à visiter le jardin, la pluie s’étant intensifiée depuis. Devant mon hésitation, la prêtresse des lieux m’invite à utiliser un parapluie. Je mets donc des chaussons dédiés à l’extérieur – interdiction de porter ses chaussures à l’intérieur du temple, comme partout au Japon – m’arme du parapluie et pars visiter le jardin. Et ce jardin est beau, très beau. Si hier j’ai été impressionné par les différents bâtiments du temples et de son jardin gigantesque, aujourd’hui je suis émerveillé par la beauté,la richesse et l’arrangement des plantes et végétaux qui fourmillent ici. On retrouve entre autre un cerisier en fleur – une espèce très rare qui fleurit de fin septembre jusqu’au printemps. Mais aussi un deuxième étang que l’on peut traverser grâce à un chemin de rochers. Quelques reliques et artefacts religieux, bien entendu. Et un chemin de terre et de rochers qui fait le tour du jardin. Après avoir fait plusieurs fois le tour pour être sur de n’avoir rien raté, je décide de quitter le temple pour continuer ma journée un peu plus loin ; coup du sort ou coïncidence, la pluie s’étant arrêtée à ce moment.




Décidément, Ohara est vraiment à mon sens bien plus intéressante que Osaka. Tellement moins à faire, lais tellement plus à voir. La magie est partout, l’émerveillement présent à chaque instant. Le sourire ne m’a pas quitté depuis que je suis arrivé au ryokan.
Demain sera ma dernière journée complète ici, mais je ne sais pas encore si j’ai envie d’aller plus loin dans la découverte de cette campagne, lors d’une longue balade à vélo, ou si je vais visiter encore un ou deux temples. Ou rester au chaud sous le fūton à flâner en attendant que les sources d’eau chaude ouvrent. La météo jouera évidemment un rôle primordial dans ce choix.
Mata-ne !