Jakkoin, deuxième temple majeur d’Ohara

La météo étant – semble-t-il – assez clémente ce matin, je me décide à visiter un dernier temple avant mon départ le lendemain. Il s’agit du temple Jakkoin, second temple majeur de la région avec le temple Sanzenin. A la différence des autres temples, celui-ci se trouve dans la direction opposée, et absolument isolé. Si le premier temple avait pour spécificité d’être le plus grand et vaste, si le second était connu pour son magnifique jardin et son cerisier fleuri l’hiver, le temple d’aujourd’hui est connu pour avoir accueilli pendant presque toute sa vie la fille d’un empereur il y a fort longtemps ; mais aussi pour son arbre millénaire. C’est donc un temple chargé d’Histoire que je m’en vais visiter. Mais la déception était cependant présente lors de la visite, la totalité des bâtiments étant fermés au public ; tout juste pouvait-on marcher sur la coursive extérieure de l’un d’entre eux.

Des bâtiments très jolis. Mais inaccessibles

Et le jardin n’avait rien d’exceptionnel non plus. Beaucoup moins entretenu et complet que celui de la veille – qui pourtant est un temple mineur – il ne laissait guère non plus les visiteurs s’aventurer bien loin hors du sentier. Est-ce que cela s’explique par le grand incendie qui a ravagé les lieux il y a presque deux décennies? Incendie qui, tristement, a emporté avec lui l’arbre millénaire, le tuant alors, ne laissant de fait qu’une souche. On trouve également une lanterne géante offerte par un empereur, mais la encore, rien de très palpitant à observer. Je continue donc ma route et vois un chemin surmonté d’un torii qui s’enfonce au plus profond de la forêt qui nous entoure. Je m’apprête à y aller mais… accès fermé au public, encore. Tant pis, je continue d’avancer.

Le torii, le chemin, l’envie. Mais pas le droit

Je me retrouve alors face à un bâtiment qui, si j’ai bien compris, renferme la tombe de la fille de l’empereur ayant vécu jadis ici. Mais le bâtiment est, vous l’aurez deviné, fermé au public. Et en plus il n’est même pas beau. Je fais donc demi tour, n’ayant plus rien à voir dans cette partie du temple ; et n’ayant même presque plus rien à voir tout court. Un passage devant une petite statuette bouddhiste habillée en rouge, seule, perdue au milieu d’un grand champ de verdure. Puis passage par la case musée, qui lui est gratuit. Il renferme en son sein quelques reliques anciennes de plusieurs centaines d’années, relative à l’Histoire des lieux ; Heike-monogatari si j’ai bien compris (monogatari signifiant histoire, conte, fable). Quelques souvenirs à vendre également, mais rien de très intéressant. Cependant il est à noter que la personne présente sur place pour expliquer tout ceci la fait dans un très bon anglais, et a pris à chaque instant la peine d’être sûre que je comprenais tout. Et de s’excuser pour son mauvais anglais alors qu’elle était parfaitement compréhensible et d’un niveau largement supérieur à la moyenne française par exemple. Absolument adorable.

La petite statue, perdue au milieu d’une étendue de verdure. Encore une fois, inaccessible

La pluie commence alors à s’inviter, m’obligeant à écourter la visite des alentours et de la campagne qui devait se faire après celle du temple. Je rentre donc au ryokan et attend de voir si la météo va se calmer ou non, afin d’organiser la fin de ma journée.