Fushimi inari, sanctuaire au 10.000 torii

La dernière fois, en raison de la chaleur principalement, je n’avais pas pu atteindre le sommet de la montagne jusqu’où les torii montent, sans répit. Cette fois, je compte sur la météo plus clémente pour y arriver. Je chausse donc mes boots, m’habille d’un pull et d’un manteau. Noir de monde il y a 3 ans et demi, je veux croire qu’il en sera autrement, en cette période creuse du tourisme que représente la fin janvier – début février… et je me suis trompé. Il y a certes moins de monde, mais toujours beaucoup trop… et pas des plus respectueux qui plus est… mais qu’à cela ne tienne, il fait beau, il fait bon, je vais bien réussir à trouver un moment à l’écart des gens. Pour revenir rapidement sur le sanctuaire Fushimi Inari, il s’agit du plus grand sanctuaire shinto du Japon, est dédié à la divinité Inari, déesse du riz, des récoltes et plus généralement de la fortune. Un chemin en escalier grimpe et serpente à flanc de montagne afin de relier les différents points de premières. Une dizaine de millier de torii parsème ce chemin, donnant un aspect très onirique à la balade… pour peu qu’on fasse abstraction des autres touristes.

Ce qu’on a tendance à vous montrer
Ce qu’on « oublie » de vous montrer

Cette fois, c’est la bonne, j’arrive sans difficulté au point culminant de la randonnée, accompagné pour une partie par un petit chat sauvage sûrement en quête de nourriture, et réalise ma première prière au Japon ! Et dans les règles de l’art qui plus est. On jette une pièce dans la boîte au pied du sanctuaire, on agite la cloche suspendue, on s’incline deux fois, on tape deux fois des mains pour se manifester auprès de la divinité des lieux, on prie ou se recueille, puis on s’incline une dernière fois. Il est évident que la première prière se fasse auprès de la divinité des récoltes et de la richesse, non? Chose étonnante j’arrive sans difficulté au sommet, armé de mon pull et mon manteau, aucun signe de fatigue ou d’essoufflement, alors que la quasi totalité des gens arrivent soit essoufflés soit trempe de sueur, soit les deux à la fois. Sonne alors midi, l’heure de manger un petit quelque chose. N’ayant rien pris dans mon sac avant de venir, je pars à la recherche de quoi grignoter, en espérant pouvoir quitter au plus vite cette marée de touristes…

Ce n’est pas là où j’ai fait ma première prière – l’endroit étant moins photogénique – mais c’est à ça que ça ressemble en général

Aucun restaurant ou distributeur dans le coin (il y a à boire mais pas à manger), j’emprunte un autre chemin, qui fait une grande boucle de 30 minutes avant de revenir à mon point d’arrêt. Fort heureusement, les touristes sont majoritairement bêtes ou fainéants – ou une combinaison des deux à la fois – et ne voient même pas que l’on peut continuer la balade avec cette boucle. A moins que ce ne soit les 30 minutes de marche qui leur fasse peur… quoi qu’il en soit je décampe rapidement d’ici, et fuit loin de l’agitation qui règne. Moins de 200 mètres plus loin, je me retrouve déjà seul, dans le calme de la nature. Des panneaux indiquent la présence de sangliers et singes sauvages, à ne pas approcher donc ; mais cette fois encore, je n’ai pas vu un seul simiesque poindre le bout de son nez. Pas plus de sanglier remarque.

Le calme régnant enfin en maître, seulement troublé par les quelques courageux qui ont décidé de faire comme moi… mais en sens inverse… on arrive à ressentir la spiritualité de ce lieu. La nature se découvre davantage, les échoppes plus rares, les torii et autel de prière toujours présents en nombre. C’est beau, c’est calme, c’est tranquille. Je fini bien trop rapidement ce petit tour supplémentaire, réalisé dans le plus grand bonheur de la fraîcheur hivernale, et rejoins donc le point culminant, où les touristes continuent d’affluer en masse. Je me console un minimum en me disant que le nombre de personnes présentent est peut être 10 fois supérieur tout en bas. Grand bien leur fasse de ne prendre que les premiers torii en photo et de laisser aux autres la vue magnifique qu’offre cette randonnée spirituelle.

Vue sur les hauteurs de la ville depuis le point culminant

Ayant fait le tour, et ne souhaitant pas rester plus que nécessaire entouré d’autant de gens, je me dirige vers le train pour un retour temporaire à l’hôtel, avant de décider de mon prochain lieu de visite.

La beauté des torii qui s’embrasent quand le soleil est présent
Petite échoppe postée à flanc de montagne

Mata-ne !