Hier soir, peu après avoir déposé mes affaires à l’appartement, je me prépare déjà pour repartir et faire le tour d’un petit quartier, plus au sud, où sont regroupées plusieurs friperies. Ayant adoré celles de Kyoto, qui proposaient beaucoup de produits différents à des prix très attractifs, il me tardait de découvrir celles de Tokyo. Première erreur, je choisi une station un peu trop éloignée, n’ayant pas vu qu’une autre plus proche était aussi en ligne direct. 30 minutes de marche par un froid glacial à cause du vent, j’arrive à la première fripe que j’avais repéré. Et là, je tombe sur un tout petit magasin, vendant très peu de vêtements, à des prix parfois plus élevés que des produits similaires neufs… 15.000¥ (125€) une chemise d’occasion, c’est trop. En plus c’était pas joli. Je déambule donc dans les petites ruelles adjacentes, remplies d’autres friperies, dans l’espoir de trouver mieux, mais… non. Elles vendent toutes les mêmes vêtements aux mêmes prix ; à croire qu’elles se fournissent toutes chez le même grossiste. Déçu, car j’attendais beaucoup de ce quartier, je rentre dans une dernière boutique et trouve enfin des produits originaux à des prix d’occasion. Mais seuls deux produits ont retenus mon attention, un veston croisé type marine militaire, et un perfecto Schott en parfait état à 19.000¥ (160€ le cuir qui normalement en coûte 800€, c’est criminel de le laisser), mais n’ayant ni la place ni la monnaie suffisante pour prendre le perfecto, je repars bredouille.

La nuit étant passée, je me réveille à cause de la lumière du jour. Oui, il y a des fenêtres sans volet ni rideaux, et ça ça craint pour les grasses matinées. Après, je devais me lever tôt aujourd’hui de toute façon, afin de me rendre… à la campagne. Et oui, à peine arrivé dans la mégalopole sulfureuse et ultra animée qu’est Tokyo, que je pars au loin, trouver refuge dans le calme de Abiko, petite ville à 1h00 de train. Mais pas n’importe quelle petite ville ; la ville où j’étais, il y a 3 ans et demi déjà !
Tout juste arrivé à la gare, que chaque souvenir d’il y a 3 ans et demi remonte à la surface ; je n’ai même pas besoin de réfléchir, mes pieds marchent tout seul et se souviennent de chaque recoin. Je décide donc de visiter à nouveau les endroits qui avaient marqué mon séjour la dernière fois : la maison, évidemment, mais aussi le sanctuaire situé à côté du collège et du lycée, le parc au pied du sanctuaire, et le supermarché dans lequel j’allais faire mes courses. Que de souvenirs et de nostalgie de refaire le chemin anciennement parcouru, de m’en rappeler comme si c’était hier ; à la différence de la température, évidemment. Je retrouve donc sans difficulté le chemin de la maison, passe devant, avant de continuer ma route pour relier le sanctuaire Takeuchi-ji. Aucune info sur cet édifice, mais maintenant que je sais prier correctement, j’ai réalisé deux petites prières à cet autel qui a été le premier que j’ai pu voir en vrai. Un petit peu d’émotion malgré tout, et même si je ne suis pas resté très longtemps à Chiba, les 2h de train aller-retour sont rentables.



Sur les coups de 12h40, je reprends le train en direction de Tokyo, et plus précisément à Ueno, pour son parc et ses alentours, suite à quoi j’irai faire un tour à Akihabara. Le parc regorge de monde, malgré le froid et le vent qui continue inlassablement de souffler. Cet immense parc, très couru des japonais lors du hanabi – la période de floraison des cerisiers pour rappel – est toujours autant animé, et fait office de sortie scolaire pour nombre de classes. On arrive malgré tout à trouver de ci de la des branches de cerisiers en fleur, mais il y a plus d’arbre mort que fleuri, on va pas se mentir. Si l’une des attractions principales du parc est son immense zoo, il est hors de question que j’y retourne cette fois, les animaux étant vraiment enfermés dans des cages minuscules… je m’en vais donc à la recherche des temples du coin ; le premier étant payant, et plutôt cher, je m’abstiens de le visiter. Une autre un peu à l’écart du parc, très petit, n’a pas grand chose à montrer, et seuls les stands de nourriture qui bordent l’allée attirent mon regard. On trouve des brochettes, de poulpe, de crabe et autres animaux de la mer, et c’est celle au crabe qui aura ma préférence. Légèrement chauffée en attendant d’être achetée, la brochette est ensuite trempée dans la sauce soja avant d’être placée sur un grill, puis saucée à nouveau et retour sur le grill. 600¥ la brochette, ça fait un peu cher, mais ça favorise le commerce local et les petits vendeurs. Et puis elle était bonne, donc ça va. Retour au parc à la recherche du dernier temple, puis direction Akihabara avant de rentrer à l’appartement le soir.



Afin de conclure cette journée riche en déplacement en en activités, je me dirige comme prévu vers Akihabara, dans l’idée de flâner dans les nombreux magasins geek, d’électronique et de technologie en tout genre qui se trouvent ici. Seulement, je n’ai eu le temps que de me rendre dans un seul magasin, un Yodobashi, comme à Kyoto pour mon premier jour. En effet, j’ai passé plus de 2h sur un même étage, à baver devant les montres et appareils photo présents. On trouvait autant des montres entrée de gamme (à 20€) que des montres de luxe (à 20.000€), le tout à moins de 10 mètres l’une de l’autre. Il n’y a qu’au Japon qu’on peut voir ça haha. La nuit tombant rapidement, je décide de faire un dernier détour, pour voir le Tokyo dôme. Un complexe énorme regroupant différents terrains de sport, dont le très connu ring de boxe Korakuen Hall, célèbre pour être le terrain de jeu d’un manga culte (Ippo, qui tourne autour… de la boxe). Et par chance, l’environnement est entièrement illuminé et très plaisant à voir, ce qui me fait repartir avec quelques photos de nuit en plus.



Demain, c’est le dernier jour du pass, je vais donc faire chauffer les sièges des trains et user jusqu’à la corde les dernières heures de validité, visiter les lieux insolites ou intéressants les plus lointains, voire changer de ville pour la journée (Yokohama et Nagoya ne sont pas très loin d’ici). Je ne suis pas encore décidé, mais demain, ça va bouger !
Mata-ne !