Aujourd’hui, lendemain du dernier jour de validité de mon JR Pass, je me pose un petit peu, histoire de faire un break. Comme je ne vais rien faire de la journée à part sortir acheter à manger et prendre un tout petit peu l’air, j’en profite pour faire le point sur certains éléments importants du voyage, notamment le pass pour le train illimité et la nourriture sur place ; petit retour d’expérience à chaud en somme.
Pour rappel, mes différents investissements en venant au Japon étaient le pass JR, la carte SIM pour avoir la 4G partout, et l’achat de mon iPhone pour avoir une caméra de poche, partout, tout le temps. Si les deux derniers points sont indéniablement les meilleurs investissements que j’ai fait – et que je referais quoi qu’il arrive – ce n’est pas forcément le cas pour le pass. En effet, faisons les comptes de ce qu’il m’a fait économiser entre les différents voyages. N’ayant pas tenu les comptes de chaque petit voyage, comprendre les voyages de quelques stations pour me déplacer d’un quartier à l’autre au sein d’une même ville, je pense faire une moyenne de 400¥ quotidien ; je n’ai pas pris de train JR chaque jour – métros et lignes privées ne sont pas pris en compte dans le prix du JR pass – et en moyenne les déplacement étaient de 170¥~250¥ aller simple. 400¥ se trouve donc être une fourchette haute de l’estimation, mais bon.

Calculons donc ce que m’a fait économiser le pass :
- 21 jours d’utilisation, à 400¥/jour : 8.400¥
- Le voyage Tokyo – Osaka en Shinkansen : 13.870¥
- Le voyage Osaka – Kyoto : 570¥ (non, il ne manque pas un zéro à la fin)
- Le Voyage Kyoto – Ise aller-retour : 14.240¥
- Le voyage Kyoto – Tokyo : 13.320¥
Je me retrouve avec un total de 50.400¥ économisés, soit environ un peu plus de 410€. Pour rappel le JR pass m’en a couté presque 500€ pour ces 21 jours, ce qui fait que je suis “perdant” de 90€, ce qui en soit n’est pas rien. Alors certes, avoir le pass me laissait l’esprit tranquille, libre de pouvoir improviser un voyage – ce qui a été le cas pour Ise, que j’ai découvert une fois que j’étais installé au Japon – et surtout la tranquillité d’esprit de me dire que quoi qu’il arrive je peux prendre le train. Et ce service vaut largement 90€ selon moi. Donc au final le pass a été pile poil rentabilisé. Oui, mais non.
Non car le voyage pour Ise par exemple m’a couté ce prix car j’ai dû prendre les trains JR. Or il se trouve qu’une ligne privée était également disponible ; pour 2 fois moins cher et 2 fois moins de temps de trajet. Donc en réalité le pass ne m’a fait économiser que 7.200¥ sur ce voyage aller-retour et fait perdre 2h dans la journée. De plus, le pass étant limité à 21 jours consécutifs sur les 31 que je passe sur place, je suis un peu plus restreint dans mes mouvements, obligé de concentrer les voyages importants sur cette période précise. Après réflexion, les presque 500€ que ça m’a couté auraient très bien pu servir à recharger ma carte Suica, et me donner de fait plus de latitude sur la durée. J’aurai ainsi pu passer plus de temps sur Kyoto, ou passer quelques jours dans une autre ville avant de revenir sur Tokyo. Je suis donc un peu déçu au final de cet investissement, qui n’est à mon humble avis vraiment rentable que sur 7 ou 14 jours, pour se payer les différents billets longues distances en Shinkansen. Ou alors il aurait fallu que je ne passe que 4 ou 5 jours maximum par ville et que je traverse le Japon d’Ouest en Est (pour revenir sur Tokyo à la fin), ce qui aurait pu être intéressant à faire aussi. Visiter l’île de Kyūshū, avec les villes de Fukuoka et Beppu aurait été intéressant, ainsi que peut être visiter un peu le Nord de l’archipel. Idée à envisager pour ma prochaine venue, qui sait.
Maintenant qu’on a parlé des transports, parlons d’un autre sujet qui nourris (attention jeu de mot recherché) beaucoup de fantasmes de la part des étrangers : la nourriture. Beaucoup pensent que la nourriture au Japon est chère. D’aucun ont entendu parler du boeuf de Kobe à 50€ minimum le plat le plus entrée de gamme, et qui peut monter à plus de 5.000€, des sushis (ou autre spécialité comme le poisson globe fugu) à plusieurs centaines d’euros le repas ; voire même des fruits et légumes valant aussi cher que l’or. Et donc d’en déduire qu’au Japon soit on mange uniquement du riz et boit du thé si nous ne sommes pas soumis à l’ISF, et que pour manger autre chose il faut vendre un rein au marché noir. Alors oui, les fruits sont souvent (très cher), on peut trouver du raisin à 20€ la grappe. Certains légumes aussi, comme des melons à presque 50€ pièce. Mais ces prix sont juste l’exception, tellement ces produits se font rares. Au Japon, on mange soit au restaurant, soit des bento préparés par les supermarchés/supérettes de quartier. Et on mange bien, équilibré, et pour pas cher. Je vous laisse avec quelques exemples de plats préparés dont je me nourris presque quotidiennement, réalisés par des cuisiniers, avec des produits frais ; très peu de produits transformés, de sucre etc. Et toujours dans des quantités suffisantes. Si seulement on pouvait avoir ça en France : des plats pas chers, réalisés avec des produits locaux et non des aliments qui traversent la moitié du globe pour économiser 5 centimes par barquette, favorisant l’économie française, réduisant la mal-bouffe et tout ce qui y a trait (ce n’est pas pour rien qu’il y a deux fois moins d’obèses au Japon qu’en France) ; et puis ça permettrait de créer de l’emploi local, tant pour ce qui touche à la préparation de ces produits qu’au recyclage des barquettes nécessaire à leur stockage (et ça changerait des emballage avec 10 kilo de plastique et carton pour 3 pauvres biscuits qui se battent en duel) etc. Bref, c’est pas de si tôt qu’on verra ça arriver chez nous, merci les lobbies. Nous sommes ce que nous mangeons comme disait l’autre. Il y a une véritable culture de la nourriture ici, et notre pauvre pays royaume de la gastronomie peut se rhabiller en comparaison ; et en baissant les yeux plutôt deux fois qu’une.. On a peut être les meilleurs plats haut de gamme (et les meilleurs chefs cuisiniers haut de gamme) du monde, mais pour le reste c’est pas encore ça.







Un dernier point concernant la nourriture et mon végétarisme. Selon plusieurs sondages et statistiques, le Japon est l’un des pays développés qui consomme le moins de viande par habitant. Pourtant il y en a presque systématiquement dans chaque plat. Mais en quantité réduite. Donc comment ça se passe pour moi? Étant végétarien par convictions avant tout écologiques et environnementales, moins pour la cause animale, manger de la chair ne me dérange pas en soi. Je peux donc m’accommoder de plats à base de viande, surtout que la viande est forcément élevée ou pêchée sur le sol nippon, l’importation coutant trop cher. L’impact environnemental est donc un peu moindre. Est-ce que j’aurai pu manger 100% végétarien? À 99% du temps oui. Est-ce que j’aurai pu facilement manger 100% végétarien? Assurément non. Il faut soit avoir de quoi cuisiner (et en séjournant à l’hôtel ou dans une guest-house, ce n’est pas possible), soit se contenter des mêmes rares produits, encore et encore. Et passer à coté de la richesse culinaire de la cuisine japonaise. Non, vraiment, ce voyage est fait pour me faire plaisir. Est-ce que la viande m’avait manquée et vais-je retourner dans le camp des omnivores ou des carnistes à mon retour? Absolument pas. Les plats sont tous très bon, mais je ne trouve pas que ce soit la viande qui change grand chose. A seulement 2 ou 3 reprises je me suis fait la réflexion que la viande était vraiment succulente, le reste du temps c’était comme manger un bon plat de légumes classique : ça ne me fait ni chaud ni froid, et remplacer la viande par plus de légumes ne m’aurait posé aucun problème.
Ma journée de repos va également me servir à planifier mes prochaines sorties pour ma dernière semaine au pays du soleil levant, et voir comment dépenser mes sous. Car si j’ai dû retirer 20.000¥ (~170€) au milieu du séjour, j’ai décidé de retirer à nouveau cette somme pour me faire plaisir à Tokyo. Je ne pensais pas retirer autant, mais au final c’est n’est qu’une goutte d’eau pour un tel voyage. Je vais également faire le bilan sur mes différents hébergements dans un autre article, à venir un peu plus tard. Car il y a des choses à dire, et notamment des points à relever et dont on ferait bien de s’inspirer.
Mata-ne !