Cérémonie du thé, un petit voyage vers la spiritualité

Ce matin, c’est participation à une cérémonie du thé. Deuxième (et dernière) découverte grâce à un tour opérateur – la première étant les sumos – je me rends comme la dernière fois, et comme indiqué sur le voucher, à la station de Hamamatsucho afin d’être déposé à la maison du thé où se tient la cérémonie. Le souci, c’est qu’en fait je dois me rendre directement sur place. Bref, ce petit moment désagréable passé, je trouve sans trop de difficulté la maison du thé. A peine arrivé, l’hôtesse m’explique qu’aujourd’hui je suis la seule personne présente, et que la cérémonie ne sera que pour moi. Lucky !

Et j’ai appris énormément, tant pour ma culture du pays et ses traditions, que pour moi même. Par exemple lors de cette cérémonie, on se retrouve dans une pièce complètement close, sans aucun visuel sur l’extérieur afin de se concentrer pleinement sur le moment présent, et de l’apprécier pleinement, sans distraction extérieure comme un magnifique paysage. Car tout ici sert à atteindre le but ultime d’apprécier parfaitement et totalement l’instant présent. Les japonais ont même un terme dédié à cela : ichi-go ichi-e, littéralement “un monde, une pensée” car l’instant présent ne dure qu’une fois. Beaucoup de spiritualité et de rituels se basent sur ce principe. On pourrait d’ailleurs le rapprocher de notre Carpe Diem. Enfin, quatre mots représentent la philosophie de la cérémonie du thé : Wa (harmonie) Kei (respect) Sei (pureté) Jaku (tranquillité)

La pièce est donc totalement fermée par des portes coulissantes en bois, et seul le mur principal accueille de la décoration : une représentation de la nature choisie avec soin par le maître du thé (ici un Tsubaki, un camélia, issu du jardin de l’hôtesse) et une calligraphie également choisie avec soin par le maître du thé. Ici, la calligraphie faisait référence à la beauté de la neige recouvrant les maisons et les arbres à la montagne ; on trouvait également des kanji sur la sérénité. Cette calligraphie ne peut pas être réalisée par un “simple” artiste, mais véritablement par quelqu’un d’investir spirituellement (le maître du thé lui même, un moine bouddhiste etc).

Si cette cérémonie se pare d’autant de codes et de rituels très précis, c’est avant tout car à l’origine seuls les samouraïs et gens de la très haute noblesse pouvaient y participer. C’est d’ailleurs dans cet esprit de culture du corps et de l’esprit propre aux samouraïs que l’on voit se combiner les notions de stratégies et pratique des arts martiaux avec les notions d’arts. Un autre élément présent et cher à nos amis japonais, c’est le Wabi Sabi, ou le concept de perfection dans l’imperfection. Ainsi le bol qui reçois le thé n’est pas uniforme, semble d’aspect rustique, de telle sorte que la face considérée par le maître du thé comme étant la plus belle est toujours présentée face à celui à qui on offre le thé, pour qu’il prenne le temps de l’observer, et d’en apprécier la beauté.

Après avoir observé le maître du thé préparer de façon très méthodique et très précise chaque rituel et chaque geste pour servir le thé, après avoir reçu le thé et l’avoir dégusté, vient mon tour de répéter (une partie de) ces gestes, et de le servir… pour moi même. Bref, c’était un autre de ces petits moments magiques, hors du temps, comme j’en vis de plus en plus pendant ce voyage. C’est une expérience que je conseille à tout un chacun d’essayer si l’occasion se présente, pour peu que l’on soit un minimum sensible aux notions de spiritualité et de paix intérieure. Enfin, même si j’avais l’autorisation de prendre autant de photos que je le souhaitais, j’ai préféré n’en prendre que trois ou quatre, et apprécier pleinement ce moment de partage et d’explications dispensés par l’hôtesse, qui je le répète, était une véritable sucre. Je fais donc mon égoïste et ne partage avec vous que deux photos, celle en couverture d’article et la suivante.

L’hôtesse à gauche, le maître du thé à droite. Un moment inoubliable

Pour l’après midi, c’est visite du quartier d’Ikebukuro, où beaucoup de magasins sont dédiés au shopping en tout genre. Gageons que je trouve quelques éléments intéressants, ou à défaut que je découvre de belles choses à voir et que je passe un bon moment.

Statue à l’entrée d’un passage sous un pont

Mata-ne !