Au revoir, Japon

Ce n’est pas un adieu mais juste un au revoir. J’aime tellement ce pays que je reviendrai, encore. Pour explorer de nouveaux endroits. Revoir des lieux que j’aime énormément. Découvrir de nouvelles expériences. Revivre des expériences marquantes. Goûter de nouvelles saveurs. Manger ces aliments qui ont fait mon quotidien. Essayer de nouvelles activités. Refaire celles qui m’ont fait rêver. J’ai aimé revenir ici, et je reviendrai encore.

Mais l’heure est pour l’instant au départ, au retour en France. A peine arrivé que je dois déjà repartir. Une parenthèse bien trop courte dans ma vie, mais tellement plaisante. L’heure est donc au départ, mais aussi à la conclusion. La conclusion d’un voyage, la conclusion d’un blog éphémère, la conclusion de ma deuxième aventure. Il est donc temps de faire le point, sur ce qui m’a marqué, sur ce que j’ai adoré, ce qui m’a étonné, ce qui m’a déçu et moins plu. Pas d’image, juste des mots. Pas de vérité, juste mon ressenti.

CE QUI NE M’A PAS PLU :

Peu de choses m’ont déplus au Japon, mais la ville d’Osaka a peut être été ma plus grosse déception du séjour. Moins moderne et vivante que Tokyo, moins traditionnelle et authentique que Kyoto. Aucune âme pour moi. Le logement était absolument génial, mais la ville n’a rien eu à m’offrir. Et ma journée préférée fut celle où je suis parti à Nara.

La culture du cash. C’est vrai que venant d’un des pays utilisant le plus la carte bancaire comme moyen de paiement, il n’est pas évident d’ajuster son budget correctement. Mais c’est vraiment un point noir très très mineur, les distributeurs automatiques étant présents un peu partout.

Les jours de flottement entre chaque étape. Le fait d’avoir un check out à 10h/11h et un check in a 15h/16h avec la nécessité de prendre le train entre chaque ville, cela réduit énormément le nombre de jours de sorties. Et mine de rien, 5 étapes en un mois ça fait beaucoup de temps “perdu”

CE QUI M’A PLU :

Absolument tout le reste m’a plu dans ce second séjour. Rien ne m’a laissé une sensation “neutre”, ni déplaisante ni plaisante. J’ai adoré passer autant de temps dans un ryokan dans un petit village (les deux seuls regrets étant l’absence de neige et de rotenburō, mais bon), j’ai adoré visiter l’authentique Kyoto et la trépidante Tokyo.

Mon étape coup de cœur absolu a été incontestablement Kyoto. Étant plus sensible au charme de la tradition culturelle et historique qu’à la folle activité ultra moderne (que j’apprécie grandement malgré tout), Kyoto a su m’offrir temples, sanctuaires, confort de la modernité, décors à couper le souffle. J’ai d’ailleurs ressenti une ambiance plus amicale et chaleureuse la bas. Pour l’instant Kyoto reste mon plus gros coup de cœur japonais comme lieu en général.

Le tournoi de sumo et la cérémonie du thé ont été deux expériences magiques, la deuxième ayant eu un réel impact sur moi, et sur ma perception des choses. La visite de Nara avait ce côté magique des cerfs habitués à la présence de l’homme. Le restaurant de sushi a également était un moment fort de mon voyage.

L’amabilité, la gentillesse, la politesse, le respect des japonais à mon égard. On peut lire que les japonais sont très “conservateurs” et peuvent avoir du mal avec les étrangers. J’ai pour ma part rencontré des personnes adorables, qui n’ont pas hésité à discuter avec moi malgré la barrière de la langue. Si les japonais peuvent être connu pour répondre en anglais quand ils s’adressent à un étranger, j’ai essayé de parler le plus possible avec mon très pauvre niveau de japonais. Et étonnamment presque tous ont continué en japonais, pendant que j’avais le niveau pour discuter dans leur langue. Et ça, ça m’a fait énormément chaud au cœur. Et rendu un peu fier, on va pas se mentir. De tels comportements ne peuvent que m’inciter à faire des efforts pour y revenir en parlant le mieux possible le japonais la prochaine fois.

CE QUI VA ME MANQUER :

La qualité de la nourriture. Le pays de la gastronomie de luxe, c’est la France, incontestablement. Le pays de la gastronomie populaire, c’est clairement le Japon. La nourriture y est peu chère, toujours à base de produits frais, que l’on soit dans un restaurant, où que l’on achète des plats préparés dans un supermarché ou un konbini. La nourriture y est bien meilleure que dans la plupart de nos restaurants en France, et sans commune mesure avec la nourriture que l’on trouve en grande surface. Ça va réellement me manquer de ne plus pouvoir manger des produits frais, variés, peu cher et sans effort à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit.

La ponctualité et l’énorme réseau des transports. Se dire qu’on peut presque rallier n’importe quel quartier d’une ville un minimum peuplée au bourg le plus paumé de la campagne profonde, ça n’a pas de prix. Enfin si, c’est cher. Mais le service est juste parfait.

Le fait de me sentir étranger. Oui, le statut d’étranger est appréciable à plus d’un titre : il nous pousse à faire des efforts, à nous adapter, à réfléchir différemment. Être étranger c’est stimuler en permanence son esprit, et c’est très enrichissant.

CE QUE JE VOUDRAIS RETROUVER EN FRANCE :

Un peu plus de collectivisme et moins d’individualisme. Du fait qu’au Japon la société passe avant l’individu, on est assuré de trouver du respect partout où l’on est. Respect des règles sociales, respect des lois, du matériel, des autres. Jamais au Japon quelqu’un ira abîmer ou dégrader un bien public ou privé. Jamais un japonais fera passer effrontément son désire personnel avant l’intérêt de la société. Si la France est un pays de chacun pour soi, le Japon est un pays civilisé. Bien plus que la France.

Toutes ces petites choses bien pensée et parfois un peu bizarres qu’on trouve ici. Un exemple tout bête : l’eau des toilettes, comme partout où il y a des toilettes à eau, est de l’eau courante. Et bien plutôt que de remplir directement la cuve après avoir tiré la chasse, l’eau passe par un robinet au dessus de la cuve, permettant de se laver les mains avec l’eau qui rempli la cuve. De quoi économiser de précieux litres. Ou encore la cuvette chauffante (oui ça fait bizarre au début mais c’est tellement agréable surtout en hiver!)

L’étalement vertical et non horizontal. Au Japon seules 30% des terres (il me semble) sont habitées. Pourtant le Japon est hyper peuplé, ce qui oblige à construire en hauteur et non en largeur. Si c’est du à une contrainte technique, cela permet surtout de préserver un maximum la nature et l’environnement. Et la nature, tant qu’on en parle, est hyper bien intégrée aux grandes villes japonaises. Quand on est dans un quartier aux innombrables building, et que d’un coup on a un parc avec tellement de végétation que l’on a l’impression d’être à la campagne, loin de bruit et du stress. Ça aussi j’aimerai le retrouver dans nos parc et jardins publics.

CE QUE JE FERAI DIFFÉREMMENT LA PROCHAINE FOIS :

Je ne pense plus prendre le JR Pass, mais juste dépenser l’argent directement sur ma carte de transport. Rentable pour un court séjour ou pour un long séjour rempli d’étapes tout le long du pays, il ne l’est pas tant que ça le reste du temps. Pour le rentabiliser sur mon séjour, j’aurai du inverser et passer 10 jours à Tokyo au début, et 3 à la fin, et conserver le pass du 10eme au dernier jours de mon voyage.

Je pensais que retirer sur place serait une bonne affaire, et que je ne me prendrai pas la tête à calculer mon budget, en pouvant retirer n’importe quand. Au final les taux de change dans les bureaux de change locaux sont tellement avantageux, qu’il vaut mieux débarquer avec une grosse lisse d’euros et tout changer sur place, quitte à le faire au fur et à mesure pour maîtriser un peu mieux son budget. Retirer sur place reste quand même plus avantageux que de changer en France. Garder une carte de crédit au cas où reste donc une sécurité envisageable et rassurante.

Je me renseignerai mieux sur les alentours du logement. Pour ce voyage je n’ai pas mégoté sur les logements, privilégiant le confort et les prestations au prix. La prochaine fois, je regarderai davantage la présence d’un train ou métro à proximité immédiate, en plus du fait de ne pas être regardant sur le prix, comme cette fois ci.

Prévoir malgré tout des activités/lieux à visiter dans chaque ville, et ne pas laisser d’la place qu’au hasard. Décider sur le moment et être libre de ses choix en fonction du temps ou de l’humeur, c’est primordial, avoir des plans de secours quand l’inspiration nous manque un plus non négligeable.

Me surcharger de choses inutiles. Ainsi, les objets suivants ont pris de la place et du poids pour rien (ou trop peu utilisé pour être repris la prochaine fois) : sac de couchage, blouson en cuir et deuxième veste, boîte d’épingles à linge et produits pour laver les vêtements, cintres, multiprise, appareil photo et objectif.

CE QUE JE FERAI À L’IDENTIQUE LA PROCHAINE FOIS :

Investir dans une carte SIM prépayée pour avoir internet partout et tout le temps avec moi. Ce petit bout de plastique est peut être ce qui a sauvé mon voyage à plus d’une occasion ! Entre la possibilité de se déplacer avec le gps et de trouver les horaires et itinéraires pour aller n’importe où n’importe quand, cet objet est vraiment un indispensable. Et en plus c’est pas cher. Que demander de plus ?

Chercher des activités pas forcément ultra touristiques à (re)faire comme ce que j’ai fait pour le sumo et la cérémonie du thé.

Visiter les petites (ou grandes) villes alentours à mon étape ; exemple de ma visite de Nara ou du musée des ramen à Yokohama.

Esquiver le plus possible les lieux ultra touristiques, et fuir autant que possible les chinois et les français sur place.

Tenir un blog/carnet de voyage. C’est très enrichissant et permet de mettre des mots sur nos souvenirs. Et de se rappeler de plus de choses au passage.

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Voilà, ce blog éphémère touche à sa fin. J’espère que vous avez pris autant de plaisir à le lire que moi à le tenir ; que vous avez apprécié ce voyage pr procuration autant que moi en vrai. L’heure est au retour en France, et à la fin de ce périple. Je suis actuellement à l’aéroport international de Narita, et comme à la fin de chacune de mes étapes sans aucune exception, le temps est à la pluie, comme si le ciel retranscrivait ma tristesse de quitter si vite chaque ville, de savoir que la fin du voyage se rapproche un peu plus à chaque changement d’étape.

J’ai 18h45 de vol avant d’arriver à Toulouse. Mon cœur est triste de devoir déjà rentrer, mais mon esprit est heureux de tous ces bons moments passés ici. Pas encore rentré que je réfléchis déjà à repartir, à préparer mon prochain voyage. Les voyages forment la jeunesse, aiguisent notre esprit et forgent notre culture. On ne peut réaliser certaines choses qui font ce monde qu’en voyageant, qu’en voyant comment d’autres cultures s’en sortent, ce qu’elles font différemment ou à l’identique.

Certains se sont peut être demandé ce que signifie le Mata-ne ! que je laissais à la fin de plain d’articles. D’autres ont peut être cherché. Il s’agit simplement d’une phrase pour dire “au revoir” ou “à la prochaine”, que je vous écrivais pour vous dire que je vous retrouve un autre jour dans un autre article. Cette fois ce n’est pas à vous que je m’adresse, mais à ce pays que je compte revoir. Car ce n’est pas un adieu, mais bien un “à la prochaine”

Mata-ne !