Fukube sushi, ou le meilleur restaurant de sushi que j’ai goûté

A Ginza, le quartier de l’ultra luxe tokyoïte, l’argent transpire de partout. Les hommes portent des costumes magnifiques et hors de prix, les femmes sont élégamment habillées et portent des chaussures qui doivent couter le prix d’un petit appartement en province. Les magasins affichent clairement la couleur avec leurs vitrines ; où aucun prix n’est visible, car allons, que c’est vulgaire ! Les hommes d’un âge certain, ou d’un certain âge, sont accompagnés de jolies jeunes femmes. Bref, si les japonais de base sont habitués à dépenser beaucoup pour leurs vêtements et accessoires – les japonais ont un sens très aiguisé de la mode et surtout du style et du bon goût – ici on est clairement à un autre niveau. A tel point que, même habillé de la façon la plus élégante permise par mon voyage (soulier en cuir double boucle, pantalon de costume, veste en lin), je me sens véritablement comme un gueux. Bref. Je trace mon chemin dans les rues, et arrive à destination sans encombre. D’ailleurs, je remercie Google Maps d’exister, car sans un système de GPS, impossible de trouver ce restaurant tellement sa devanture est discrète. Une fois à l’intérieur, on m’installe au comptoir, ce qui me permet d’avoir une vue imprenable sur les cuisines. Je commande le menu deluxe, que j’avais repéré sur le site qui en parlait ; annoncé comme étant le plus cher, à 4.000¥ le plat de sushi (~40€ une fois les taxes appliquées) je découvre un autre menu plus cher encore à 5.000¥. Mais je reste raisonnable et m’en tiens à ma version deluxe.

Première bonne surprise, malgré le fait d’avoir décliné une quelconque boisson pour accompagner mon repas, on me sert une tasse de thé vert en plus du verre d’eau. C’est fort aimable. Je passe donc ma commande, et moins de 10 minutes après, le chef qui a préparé les sushis juste sous mes yeux me les sert directement. Présentés sur un plateau surélevé, on retrouve des makizushi au thon, ainsi que 5 sushis classiques (un poisson inconnu, du thon, du calamar, de la crevette et du saumon), deux spéciaux (aux oeufs de poisson et à je ne sais trop quoi) ainsi qu’une omelette. Le tout accompagné d’un peu de gingembre. Je commence à contempler mon plateau, goute un premier makizushi – tout bonnement divin, il fond littéralement en bouche – et avale l’omelette – ce que j’apprécie peut être le moins dans les plateaux de sushi – en me disant que vu le goût du makizushi les 4.000¥ sont déjà rentabilisés. Sauf que je n’étais pas prêt pour la suite.

Le chef me sert alors une soupe miso en plus juste à coté. C’est également l’une des meilleures soupes miso que j’ai mangé, qui avait pour spécificité d’être réalisée avec des coquillages. Avec mon niveau de japonais au ras des pâquerettes j’arrive quand même à faire comprendre au chef que j’apprécie énormément ce que je mange. D’ailleurs le chef est adorable, a pris le temps de discuter de petit peu avec moi malgré la barrière de la langue. Déjà plus qu’avec le couple de français qui s’est installé juste à coté de moi ; pas de chance pour un restaurant certes connu de la communauté française grâce au Youtuber qui propose énormément de bons plans culinaires comme festifs dans ce beau pays, mais qui est principalement composé d’habitués. Surtout qu’à part nous trois, pas un seul autre étranger en vue. Mais passons. Je ne sais pas si c’est parce que j’ai complimenté sa cuisine ou que j’avais sincèrement l’air de me régaler – je me suis sincèrement régalé – mais le chef m’a offert également un petit extra, une brochette de thon, absolument délicieuse elle aussi ; remarquez comme chaque plat, chaque aliment est défini par des superlatifs. Chaque pièce est une redécouverte de l’aliment qui la compose : c’est comme si je n’avais jamais réellement gouté ces différents poissons auparavant. Chaque bouchée est une explosion de saveur qui fait chanter et danser mes papilles.

A la fin du repas, le chef dépose une coupelle avec 3 sucreries japonaises, à base de pate de haricot. C’est comme des mochi mais en moins sucré et en plus consistant. Finir cet excellent repas sur une note sucrée, c’est pas mal. Ah et aussi, à peine avais-je fini ma tasse de thé que j’ai été resservi directement. Le personnel est vraiment aux petits soins avec les clients, et rarement 40€ ont été aussi bien dépensés qu’ici. Et pour la première fois depuis le début de mon voyage, je me fais la réflexion que si un tel restaurant était accessible près de chez moi, je ne suis pas certain de rester végétarien à chacun de mes repas. Clairement, quand on goute de vrais sushi, ça change tout. Entre la cérémonie du thé d’hier, et ce restaurant de sushi ce soir, mes dernières expériences à Tokyo sont parmi les plus belles de ce voyage. Et en parlant d’expérience, demain matin je compte me lever tôt pour aller au marché au poisson, et déguster d’échoppe en échoppe des spécialités culinaires préparées à base de poisson pêché quelques heures juste avant. Il me tarde de voir si sa réputation est ou non usurpée. Sur ce, je vous dit à la revoyure dans le prochain article !

Mata-ne !